Jour 24

La JOIE éclate et ouvre grand cette vingt quatrième porte.
Pour tous les enfants du monde – et la nuit de Noël tout le monde est un enfant – l’excitation et la joie sont présentes.
Sur le site MonPoeme.fr, deux jolis poèmes. Tout d’abord
La cloche de Noël
de Jean-Jacques Ampère (1800-1864) 
L’air est froid ; dans les cieux la lune brille et fuit ;
La cloche de Noël résonne dans la nuit.
Irai-je dans le temple où s’assemblent mes frères ?
Irai-je vers le Dieu qui consolait mes pères ?
Non, le temple est ouvert aux enfants de la foi,
Et le Dieu qui console est étranger pour moi.
Non, je ne prierai point ; que me fait la prière ?
Moi, j’écoute le vent siffler dans la bruyère.
L’air est froid ; dans les cieux la lune brille et fuit ;
La cloche de Noël résonne dans la nuit.
Voici la nuit du Christ, la nuit miraculeuse :
A cette heure, du ciel la voix mystérieuse
Plane sur le berceau des enfants nouveau-nés ;
Mais cette voix n’est pas pour les infortunés ;
S’ils regardent le ciel il devient noir et sombre,
Et des bruits effrayants les menacent dans l’ombre.
L’air est froid; dans les cieux la lune brille et fuit ;
La cloche de Noël résonne dans la nuit.
Ne priez point pour moi dans le temple rustique,
Ne priez point pour moi dans la chapelle antique,
Ô vous tous qui priez, ne priez point pour moi.
Seulement, si, le coeur saisi d’un vague effroi,
Vous arrêtez vos pas auprès du cimetière,
Pleurez, pleurez les morts et leur froide poussière.
L’air est froid ; dans les cieux la lune brille et fuit ;
La cloche de Noël résonne dans la nuit.
Après avoir affronté le froid, rien de tel que de se réchauffer auprès du feu en dégustant des douceurs
La bûche de Noël
Noël ! la bûche est allumée !
Et je suis seul, chez moi, la nuit.
Causons avec le feu, sans bruit,
Porte fermée.
Il peut trouver longs mes discours ;
Moi, j’estime les siens trop courts.
Noël ! la bûche est allumée !
Noël ! la bûche est allumée !
Ô bûche de Noël, es-tu
Le rameau d’un cèdre abattu
Dans l’Idumée ?
Mais non ; je sais bien qu’autrefois
Tu fus un chêne dans les bois.
Noël ! la bûche est allumée !
Noël ! la bûche est allumée !
Parle-moi de nos jours heureux :
Tu descends des coteaux ombreux,
Tout embaumée,
Apportant dans notre cité
Les parfums du dernier été.
Noël ! la bûche est allumée !
Noël ! la bûche est allumée !
As-tu vu des amants s’asseoir
En attendant l’heure du soir
Accoutumée ?
Chut ! on entend un bruit de pas…
Non : c’est un cerf qui fuit là-bas.
Noël ! la bûche est allumée !
Noël ! la bûche est allumée !
Viendrais-tu pas de la forêt
Où, sans se perdre, s’égarait
Ma bien-aimée ?
Les vieux chênes reverdiront,
La mousse au pied, la feuille au front.
Noël ! la bûche est allumée !
Noël ! la bûche est allumée !
Mais toi, tes destins vont finir :
Allez, bonheur et souvenir,
Cendre et fumée.
Adieu, ma bûche de Noël :
Tout rentre en terre ou monte au ciel.
Noël ! la bûche est consumée !
Joyeux Noël à vous, grands et petits, en compagnie des vôtres et froissez joyeusement les papiers pour découvrir au pied de la crèche et du sapin les cadeaux choisis avec amour.

Joyeux Noël à tous
C’était la nuit de Noël, un peu avant minuit,
À l’heure où tout est calme, même les souris.
On avait pendu nos bas devant la cheminée,
Pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée.
Blottis bien au chaud dans leurs petits lits,
Les enfants sages s’étaient déjà endormis.
Maman et moi, dans nos chemises de nuit,
Venions à peine de souffler la bougie,
Quand au dehors, un bruit de clochettes,
Me fit sortir d’un coup de sous ma couette.
Filant comme une flèche vers la fenêtre,
Je scrutais tout là-haut le ciel étoilé.
Au-dessus de la neige, la lune étincelante,
Illuminait la nuit comme si c’était le jour.
Je n’en crus pas mes yeux quand apparut au loin,
Un traîneau et huit rennes pas plus gros que le poing,
Dirigés par un petit personnage enjoué :
C’était le Père Noël je le savais.
Ses coursiers volaient comme s’ils avaient des ailes.
Et lui chantait, afin de les encourager :
« Allez Tornade !, Allez Danseur ! Allez, Furie et Fringuant !
En avant Comète et Cupidon ! Allez Eclair et Tonnerre !
Tout droit vers ce porche, tout droit vers ce mur !
Au galop au galop mes amis ! Au triple galop ! »
Pareils aux feuilles mortes, emportées par le vent,
Qui montent vers le ciel pour franchir les obstacles ,
Les coursiers s’envolèrent, jusqu’au-dessus de ma tête,
Avec le traîneau, les jouets et même le Père Noël.
Peu après j’entendis résonner sur le toit
Le piétinement fougueux de leurs petits sabots.
Une fois la fenêtre refermée, je me retournais,
Juste quand le Père Noël sortait de la cheminée.
Son habit de fourrure, ses bottes et son bonnet,
Etaient un peu salis par la cendre et la suie.
Jeté sur son épaule, un sac plein de jouets,
Lui donnait l’air d’un bien curieux marchand.
Il avait des joues roses, des fossettes charmantes,
Un nez comme une cerise et des yeux pétillants,
Une petite bouche qui souriait tout le temps,
Et une très grande barbe d’un blanc vraiment immaculé.
De sa pipe allumée coincée entre ses dents,
Montaient en tourbillons des volutes de fumée.
Il avait le visage épanoui, et son ventre tout rond
Sautait quand il riait, comme un petit ballon.
Il était si dodu, si joufflu, cet espiègle lutin,
Que je me mis malgré moi à rire derrière ma main.
Mais d’un clin d’œil et d’un signe de la tête,
Il me fit comprendre que je ne risquais rien.
Puis sans dire un mot, car il était pressé,
Se hâta de remplir les bas, jusqu’au dernier,
Et me salua d’un doigt posé sur l’aile du nez,
Avant de disparaître dans la cheminée.
Je l’entendis ensuite siffler son bel équipage.
Ensemble ils s’envolèrent comme une plume au vent.
Avant de disparaître le Père Noël cria :
« Joyeux Noël à tous et à tous une bonne nuit. »
Poème de Clément Clarke Moore.
(1779-1863)